L'analyse des citations de Flavius Josèphe a mis en évidence le rôle de juge et de censeur exercé en 6AD par Quirinius. Sa légation comme gouverneur de Syrie a été datée par Luc de 2 av. notre ère.
En 6 AD, Quirinius fut amené à destituer le grand prêtre et à nommer son remplaçant; par la suite, ce rôle fut assumé par le préfet de Judée (notamment Valerius Gratus) et, en son absence, par le gouverneur de Syrie (notamment Lucius Vitellius).
La destitution du grand prêtre
« Ayant disposé des richesses d'Archelaüs et les évaluations touchant déjà à leur fin, lesquelles eurent lieu 37 ans après la défaite d'Antoine à Actium par César, Quirinius démit le grand prêtre Joazar, qui avait été renversé par la foule, de la dignité de son offce (τὸ ἀξίωμα τῆς τιμῆς) ; il institua grand prêtre Anne fils de Seth. » AJ 18.26
Les grands prêtres étaient nommés par le pouvoir politique et, à la mort de son père, Archelaüs démit Joazar de sa charge pour nommer à sa place son frère Éléazar et, quelques temps après, Jésus fls de Sié ; pourtant Joazar officiait encore dix ans plus tard lorsque la Judée devint province romaine. Jouissant d'une autorité particulière, il avait su se maintenir et convaincre le peuple de ne pas se soustraire à la déclaration des biens. Toutefois la révolte conduite par Judas le Galiléen allait le renverser. Quirinius dut le démettre officiellement de sa fonction en lui retirant τὸ ἀξίωμα τῆς τιμῆς c'est à dire l'honneur de son privilège ; l'expression est pléonastique ; τιμῆ renvoie à l'élection divine qui est à vie. Se peut-il que Joazar ait été oint à vie au sein du Sanhédrin ? Quirinius n'en nomma pas moins Anne à sa place. Ensuite, c'est au préfet de Judée que revint le rôle de destituer et nommer le grand prêtre. Anne vit ses fls lui succéder les uns après les autres, probablement parce qu’ à l'intérieur du Sanhédrin où il exerçait une influence incontestée, il était en mesure d'imposer son successeur “officiel” . Valerius Gratus avait tenté de le contrer en rendant la fonction annuelle ; mais Anne continuait à exercer son rôle à l'intérieur du temple tandis que ses successeurs n'avaient qu'une fonction de relations publiques avec l'occupant romain. C'est pourquoi l'Évangéliste Luc avait mentionné à deux reprises au singulier “ le grand prêtre Anne & Caïphe ” comme s'ils exerçaient tous deux ensemble dans une même et unique charge.
Il semblerait donc qu'après son investiture par Hérode en 4 av.JC, Joazar se soit fait reconnaître par la hiérarchie du temple en se faisant remettre le pontificat à vie. En en prenant connaissance, Auguste aurait jugé opportun de conférer à Quirinius l'autorité sur lui , plutôt qu'au préfet Coponius dont c'était la première légation en Orient. La diplomatie attendue d'un δικαιοδότης pouvait s'avérer précieuse d'autant que Quirinius avait pu rencontrer Joazar au cours de ses précédents mandats ; il y aurait eu là une raison supplémentaire de lui donner le pouvoir sur le grand prêtre. Mais il y a plus : Quirinius qui faisait partie de l'un des quatre ordres de prêtres parmi ceux qui comptaient à Rome, jouissait d'une autorité particulière en rapport avec la divinité, ce que le Sanhédrin ne pouvait ignorer.
Son appartenance au collège des Quindecimviri sacris faciundis pourrait l'avoir dédouané des affaires militaires dans la mesure où les prêtres en étaient exempts, sauf cas exceptionnels. Quelques uns des Quindecimviri avaient été représentés sur la face Nord de l'Ara Pacis, cet autel de la Paix commandé par Auguste et inauguré en 13 av. JC. La frise manifestait le rôle pacifique attendu des prêtres alors que l'empereur cherchait à faire oublier les guerres civiles et à éteindre les révoltes. Quirinius ne saurait y avoir été représenté puisque son introduction dans ce collège eut lieu plus tard, au tournant de l'ère chrétienne. Son collègue Sentius Saturninus, par contre, avait pu y figurer. Le collège des Quindecemviri était chargé de l'interprétation d'oracles détenus dans les Livres Sibyllins qui étaient consultés à la suite de présages ou d’événements graves. Auguste les avait fait transporter du Capitole au Palatin, mais il ne semble pas que, sous son règne, il en ait requis la consultation.
Le Temple de la Sibylle Tiburtine à Tibur (Tivoli)
Un petit temple était dédié à la Sibylle Albunéa, sur la Via Tiburtina à l'Est de Rome au village de Tibur (actuelle Tivoli). Lactance rappelait qu'elle y était vénérée comme une déesse au même titre que Vesta à laquelle fut consacré le temple circulaire qui vint flanquer le sien ; ceux qui, comme Quirinius, étaient membres des Quindecemviri pouvaient être appelés à y sacrifier.
Le Titulus Tiburtinus
L' inscription funéraire de ce nom, gravée sur une pierre de tuf calcaire issue des environs de Tibur (actuelle Tivoli) fut retrouvée en 1764 dans un champ d'oliviers non loin du mausolée de Plautius Silvanus édifié à côté du pont romain dénommé Ponte Lucano. La pierre en deux parties était mutilée de sa partie supérieure et du côté latéral droit. Si le nom du dignitaire avait disparu, sa carrière pouvait néanmoins être dressée à partir des lignes restantes: Ayant été victorieux contre une tribu dont le nom faisait défaut, deux jours d'actions de grâces dans les temples avaient été décrétés par le Sénat qui l'honora aussi des ornements du triomphe ; il devint proconsul d'Asie avant d'accomplir “à nouveau” une mission en Syrie-Phénicie. Il s'en suit que la victoire qui lui valut les honneurs survint durant sa première légation dans cette province. Il mourut après Auguste qui fut divinisé entre temps.
L'inscription fut rattachée d'emblée à la carrière de Quirinius par Sanclemente puis Mommsen et Ideler. Une attribution contestée au siècle suivant par une nouvelle interprétation de la dernière phrase:
PRO·CONSVL· ASIA·M PROVINCIAM· OP[TINUIT LEGATUS]
DIVI· AVGVSTI ITERVM SYRIAM·ET PH[OENICEN OPTINUIT]
Proconsul, il obtint la Province d'Asie, légat
du divin Auguste à nouveau la Syrie et la Phénicie il obtint.
La contestation a porté sur l'adverbe Iterum que l'on a voulu rattacher au groupe de mots qui le précèdent et non plus à ceux qui le suivent. Ainsi, le dignitaire aurait été mandaté pour la deuxième fois comme légat ; il aurait accompli deux légations, l'une dans une province demeurée inconnue, l'autre en Syrie-Phénicie.
Effectivement, dans l'épigraphie courante, l'adverbe suit directement la fonction : Imperator Iterum, dictator Iterum, consul Iterum, praetor Iterum, proconsul Iterum, censor Iterum, curator Iterum, duumvir Iterum, praefectus urbi Iterum, quaestor Iterum, iudex Iterum, primo pilo Iterum etc.
Le nom de la province d'affectation, lorsqu'il est spécifié, figure au génitif entre le nom du dignitaire et l'adverbe :
- À Nichomacus Flavianus préteur de la préfecture d' Italie - Illyrie et Afrique Iterum
– À Marius Maximus proconsul d'Asie Iterum.
– À C. Rufus Volusianus correcteur d' Italie Iterum. Etc.
Ces exemples s'entendent du renouvellement de la même charge, au même endroit dans les mêmes conditions. C'est pourquoi, après un examen attentif des inscriptions augustéennes et julio-claudiennes, Sherwin-White s'est convaincu que les magistratures renouvelées avec l'emploi d'Iterum, concernaient précisément le renouvellement d'une légation dans la même province. Sa voix n'a guère porté, les exemples cités n'ayant apparemment pas convaincu. Cependant l'incursion dans les databases renforce son analyse en mettant en lumière les usages épigraphiques et les règles grammaticales .
1) - Les usages épigraphiques
Lors de la réitération de la même légation dans deux provinces différentes, nulle part on ne constate l'emploi d'Iterum dans l'épigraphie. L'adverbe n'était pas utilisé lorsqu'un dignitaire, consul, préfet ou procurateur se voyait conférer une deuxième légation dans une province où il ne s'était pas rendu auparavant. Quand deux légations étaient accomplies dans deux provinces différentes, Iterum n'était pas utilisé dans l'épigraphie ; ainsi en témoigne une multiplicité d' exemples :
– A. Lepidus Fulcinianus légat d' Auguste propréteur de la province de Galatie, légat d' Auguste propréteur de la province de Bithynie et du Pont.
– Légat de Tibère Claude César Auguste Germanicus en Illyrie, légat de même (ejusdem) en Syrie.
– À Sextus Sentius légat propréteur de la province de [...] légat propréteur de chacune des deux Maurétanie.
– Au procurateur de la province de Lusitanie, procurateur de la province de Thrace, censeur de la même province.
Les exemples abondent. Clairsemés au Ier siècle, ils se multiplient à partir de Trajan. Il n'est donc pas inconséquent d'en déduire une règle épigraphique observée très tôt : Iterum ne s'employait pas pour une fonction provinciale exercée deux fois, sauf si c'était dans la même province. Les exemples en sens contraire font défaut.
Sinon, pour une fonction provinciale exercée deux fois en deux provinces différentes c'est aux adverbes ejusdem, Idem (de la même manière) et Item (aussi, également) qu'il était, parfois, fait appel. En conséquences, si le légat du Titulus Tiburtinus avait été envoyé une première fois dans une province demeurée inconnue et une autre fois en Syrie, c'est l'un de ces adverbes qui aurait été utilisé. Mais comme Iterum figure sur l'inscription, il faut conclure qu'il fut mandaté deux fois en Syrie.
2) - Les règles grammaticales
Sur les inscriptions, où les charges sont listées les unes à la suite des autres, sans lien entre elles et sans verbe, l'adverbe parce qu'il modifie un substantif revêt le statut de l'adjectif. Mais sur le titulus où figurent des verbes, il garde son statut d'adverbe. Sur la dernière ligne, l'accusatif Syriam et Phoenicen est la marque du complément d'objet direct d'un verbe; celui-ci a disparu mais l'accusatif oblige à tenir compte de sa présence ; il terminait la phrase et peut être restitué d'après celui qui précède, optinuit. Il oblige à garder son statut d'adverbe à Iterum qui ne saurait revêtir ici le statut d'adjectif. l'adverbe est séparé du verbe par son complément d'objet direct comme dans nombre d'exemples littéraires et épigraphiques. Il est bien à sa place et la construction Iterum Syriam et Phoenicen optinuit est latine.
Le dignitaire avait donc accompli un proconsulat en Asie entre deux légations en Syrie. Pour avoir reçu les instruments du triomphe il devait avoir laissé son nom dans l'histoire et pour avoir accompli deux mandats en Syrie, il serait étrange que son nom ne figure pas dans le œuvres de Flavius Josèphe.
La première légation en Syrie
La seconde légation de Quirinius en Syrie est attestée par Flavius Josèphe pour l'an 6AD, sa première légation par par l'évangéliste Luc et l'inscription funéraire d'Aemilius Secundus.
Selon les repères donnés par Luc au début du chapitre trois, Jésus qui avait 30 ans dans la quinzième année de Tibère naquit en l'an 2 avant notre ère. Quirinius gouvernait alors sur la Syrie (Lc 2.2). Aucun autre nom que le sien n'a été proposé pour remplir valablement l'intervalle 3-2 avant notre ère dans la liste des gouverneurs de Syrie.
L'inscription funéraire du chevalier Aemilius Secundus fait état trois fois de la légation de Quirinius en Syrie alors qu'il détenait un imperium merum; comme ce n'était pas le cas en 6AD, où il ne détenait qu'un imperium mixtum, il faut bien supposer une première légation dans cette province. Aemilius Secundus avait été décoré des distinctions honorifiques ; celles-ci renvoient nécessairement à une victoire, et comment ne pas faire le rapprochement avec celle qui valut à Quirinius de recevoir les instruments du triomphe ? Selon les Annales de Tacite et la Géographie de Strabon, ses légions avaient mis fin à l'insurrection des Homonades du Taurus en les affamant. Aussi, pour avoir participé à ce siège, Aemilius Secundus avait pu recevoir les insignes dont les soldats étaient décorés (vexilla, hasta, coronis); suite à cela, il fut même promu préfet de cohortes. Quirinius eut lui aussi une promotion, car à suivre le titulus Tiburtinus, il obtint le proconsulat d'Asie.
Proconsul d'Asie
Selon Tacite, il fut « donné pour conseiller à Caïus César, lorsque celui-ci commandait en Arménie, il n'en avait pas moins courtisé (coluerat) Tibère dans sa retraite de Rhodes ».
La formulation pourrait laisser entendre que sa fréquentation de Tibère était contemporaine de sa présence auprès de Caius. Mais le verbe coluo signifant cultiver, accoutumer à, suggère fréquence et répétition plutôt qu'une unique rencontre qui, placée au Printemps de l'an 2 ne revêtirait guère de sens au niveau historique. Lollius, qui était aux côtés de Caius César lorsqu'il reçut un Imperium majus sur l'Orient, se suicida lorsqu'il fut convaincu de trahison au printemps de l'an 2AD. Quirinius fut chargé de le remplacer ; il jouissait de l'estime de l'empereur qui lui confiait la prunelle de ses yeux dans l'un de ses deux héritiers potentiels, Caius ; il sut le convaincre de ne pas écarter Tibère qui fut alors rappelé par Auguste à Rome où il parvint quelques jours avant la mort de Lucius Caesar le 20 Août de l'an 2AD ; dans un intervalle de 4 mois, alors que l'échange de courriers prenait un mois et les déplacements davantage, il est difficile d'envisager que Quirinius ait rencontré Tibère à Rhodes. Par contre, basé à Ephèse lorsqu'il était proconsul d'Asie, il lui était aisé de se rendre auprès de lui et de gagner sa confiance. Rentré à Rome après son proconsulat, il intervint très probablement en faveur de Tibère qui, en retour, souhaita pour lui des funérailles publiques.
Son premier mariage l'avait fait entrer dans la famille des Claudii qui l'avait assuré en Orient et spécialement en Asie d'une protection particulière. Il était connu dans la région puisqu'il fut élu duumvir de la cité d' Antioche de Pisidie. En somme, après sa légation victorieuse de gouverneur de Syrie en 3/2 av. JC, sa nomination parmi les Quindecimviri , son mariage avec Appia Claudia Pulchra, son proconsulat d'Asie en IAD, son office de conseiller auprès de Caius César entre 2 et 4AD, son mariage avec Æmilia Lepida, Quirinius ne fut pas renvoyé en 6AD gouverner à nouveau la Syrie, mais il fut mandaté pour une mission restreinte dans la nouvelle province de Judée rattachée fiscalement à la Syrie.
La question du recensement
L'inscription funéraire d'Aemilius Secundus et l'Évangile de Luc font l'une et l'autre mention d'un dénombrement de citoyens:
– “J'ai fait le census de la cité d'Apamée, 117000 hommes”.
– “Il advint en ces jours là que sortit un édit d'auprès de César Auguste, pour que soit enregistré tout le monde habité. Cet enregistrement s'avéra être le premier alors que Quirinius était gouverneur de Syrie”.
Dans les deux cas il s'agissait d'un enregistrement des personnes, hommes et femmes, sans caractère fiscal; par contre, lors du paiement du tribut par l'autorité en place, le nombre de citoyens recensés était pris en compte. Cet enregistrement des personnes en 2 avant notre ère, tant en Judée qu'à Apamée, faisait partie des opérations de recensement décrétées par Auguste lui-même ; dans ses Res Gestae il détaillait les trois recensements du peuple auxquels il avait procédé en 28 av. J.-C., en 8 av. J.-C., puis en 14 AD. Comme ils étaient réalisés dans les provinces par tranches quinquennales de quatre ans, il s'en suit qu'en 2 avant notre ère débutait une nouvelle opération qui semble avoir eu la Judée et la Syrie comme théâtre d'opérations. Ces Res Gestæ furent gravées sur au moins quatre temples des provinces romaines d'Orient; leurs vestiges prouvent suffisamment que l'inventaire augustéen y avait été conduit.
Le monde habité dont parlait Luc concernait l'empire romain et l'édit d'Auguste auquel il faisait allusion avait pour corollaire l'ordonnance affichée à Rome sur le temple de Mars et qui constituait la première rédaction des Res Gestae ; on doit à l'évangéliste de l'avoir fait connaître universellement; elle s'achevait sur le titre “Pater Patriæ” attribué à l'empereur par le Sénat, le 5 Février de l'an 2 avant notre ère. Ainsi l'opinion commune, selon laquelle il n'y aurait pas trace d'un recensement général entrepris dans l'empire romain sous Auguste, relève de la désinformation.
Comparativement, le recensement entrepris en 6AD, et intégrant les biens, fut une mesure coercitive qui plaçait la Judée sous la férule romaine. Cette mesure politique n'est pas à confondre avec celle de l'an 2 avant notre ère.
Épilogue
Luc est le seul des quatre Évangélistes à s'être engagé, par une préface, à donner un récit chronologique, exact et fiable des faits qu'il rapportait. Il ne se défaussait pas sur les Apôtres ni sur le divin, mais il n'hésitait pas à se compromettre lui-même en affirmant vouloir rendre compte de faits réellement accomplis; assurant qu'il était contemporain de ces événements, il parlait en “je” et en “nous”, manifestant combien il était impliqué à titre personnel ; la connaissance du Jésus historique repose entièrement sur lui.
Pour avoir accompagné Jésus, il s'est préoccupé de mettre par écrit ce qui avait été mémorisé des paroles et des actes. En dédicaçant son écrit à l'officiel Théophile, il s'assurait que sa publication ne serait pas frappée d'interdit. Sous la langue grecque et par allusions à la Septante, il laissait transparaître l'hébreu sous-jacent accessible des seuls Juifs. Comme le culte liturgique, les prêtres, la prière, les références bibliques relevaient du contexte sacerdotal du temple, il est clair qu'il n'écrivait pas à l'intention de païens fraîchement acquis à l'évangélisation des apôtres, mais qu’il s'adressait à ses concitoyens Juifs afin de réhabiliter la mémoire de Jésus condamné injustement et dont il proclamait par sept fois l'innocence. L'Antiquité a fait de lui un disciple de Paul et son œuvre passe pour une compilation tardive remontant au début du Second Siècle, sa préface pour un artifice littéraire. Sa sincérité est remise en cause, ce qui revient à faire de lui un conteur et un fabuliste, un imposteur et un usurpateur, un menteur et un mystificateur. Ces termes ne sont pas excessifs au regard de la force d'intention exprimée dans la préface. Vers qui se tourner si le seul évangéliste à avoir demandé la confiance de ses lecteurs n'en est pas jugé digne par le corps enseignant ? L'enjeu qui est considérable dépasse les seules questions de chronologie. La réhabilitation de l'évangéliste et de son œuvre est à engager en ce XXIème siècle.
[ Cet article est une rédaction simplifiée de l'article “Le consul Sulpicius Quirinius, sa première légation en Orient” où les sources sont citées.]